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Arnaud Bosom (TF1) : ‘ Notre service est en compétition avec des prestataires externes ‘

L’expansion du groupe TF1 passera par une utilisation croissante du numérique. De la caméra à la régie finale.

Arnaud Bosom, qui vient d’être nommé au poste de DSI de TF1, va devoir gérer le basculement de sa chaîne vers le tout-numérique. Il ?”uvrera d’ailleurs pour que, d’ici à deux ans, tous les techniciens maison aient suivi une
formation en la matière. Autre défi de taille : faire en sorte que les équipes de TF1 puissent bénéficier davantage encore des innovations technologiques en matière de transmission et de diffusion d’images et de données.En quoi consiste la direction technique d’une entreprise de média comme TF1 ?C’est tout simplement la gestion de l’ensemble des moyens humains et des matériels qui concourent à la production et à la diffusion des programmes. Soit une équipe de trois cent soixante-dix personnes ­ un quart des effectifs de la
chaîne. En clair, cela va du bon fonctionnement du prompteur de PPDA sur le plateau du journal de 20 heures à la qualité technique des images reçues par les téléspectateurs. Et cela qu’il s’agisse des informations, des programmes sportifs ou de
certains reportages. Par exemple, l’émission Ushuaia est tournée exclusivement par des équipes maison, et non par des sociétés de production. Il faut donc leur fournir des équipements technologiques (caméras, micros, etc.) qui
correspondent ­ et résistent ­ à leurs conditions de tournage.Comment travaillez-vous avec les équipes éditoriales de la chaîne ?La direction technique dispose de son propre compte d’exploitation. Cela signifie que, hormis pour les informations et la diffusion stricto sensu des images à l’antenne, nous sommes en compétition avec des prestataires externes.
Nous leur proposons des devis qui, comme avec n’importe quel fournisseur de services, peuvent être négociés. En théorie, nous sommes même en mesure de proposer nos prestations en dehors du périmètre de TF1. Pour les journaux, nous échangeons en
permanence avec Robert Namias, le directeur de l’information, afin que les moyens techniques (studios, vidéo mobile, post-production, etc.) et les équipes ad hoc (techniciens chargés de la transmission, notamment) soient mis à la disposition des
journalistes. D’autre part, une vingtaine de personnes veillent à la maintenance audiovisuelle : entretien des consoles de mixage, des magnétoscopes et autres serveurs informatiques.A ce sujet, comment est organisée la gestion de l’informatique ?Elle se répartit en deux pôles. D’une part, une direction des affaires générales et des ressources informatiques (Dagri), qui a la main sur les réseaux téléphoniques et informatiques de TF1, et sur la gestion du parc informatique.
D’autre part, une direction des études informatiques, dirigée par Fabrice Boulanger, et dont j’ai désormais la charge. Elle représente une quarantaine de collaborateurs, qui assurent la supervision et l’évolution des systèmes d’information de TF1.
Elle intervient aussi bien dans les domaines fonctionnels vitaux ­ finances, ressources humaines, juridique, etc. ­ que dans le cadre des applications spécifiques aux activités de l’audiovisuel ­ antenne, programmation, production…Qu’en est-il des développements technologiques menés par TF1 ?L’innovation foisonne à TF1, et il est impossible d’être exhaustif en quelques lignes. Néanmoins, si l’on devait relever ce qu’il y a de plus saillant dans l’actualité, ce serait le déploiement du projet Dream TV par le studio
multimédia de TF1. Il s’agit, en l’occurrence, d’expérimenter la diffusion de programmes de télévision via la ligne téléphonique à haut débit.Comment la diffusion croissante des technologies est-elle ressentie en interne ?Il y a quelques années, certains ont pu la percevoir comme une menace pour leur emploi. Mais ce serait méconnaître les métiers de la télévision que de croire que la technique pourra remplacer le travail sur le terrain. Les
innovations technologiques doivent faciliter et renforcer l’exercice du métier des reporters et des techniciens. Mon objectif est donc que, d’ici à deux ans, ces derniers disposent tous d’un PC portable leur permettant de réaliser le montage,
d’effectuer les transmissions et d’envoyer les images des reportages directement à TF1 et à LCI. De toute façon, aucune machine ne remplacera jamais la patte des monteurs dans un mixage d’images. Par contre, ceux-ci doivent s’approprier ces nouveaux
outils. C’est la raison pour laquelle, d’ici à fin 2004, tous nos techniciens auront suivi une formation à ces nouvelles technologies. C’est également au début de l’année prochaine que la régie finale numérique de TF1 sera pleinement
opérationnelle.La culture du groupe Bouygues, fondé par un ingénieur, se retrouve-t-elle au sein de TF1 ?TF1 cultive en effet une identité technologique forte, tant au travers des développements du groupe (TPS, Eurosport, e-TF1…) que dans le cadre des déploiements informatiques qui bénéficient à l’ensemble des filiales. Nous
avons, par exemple, réalisé nos propres outils d’analyse des audiences pour exploiter au mieux les données issues de Médiamétrie.

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Nicolas Arpagian